Sixième samedi de confinement

26/04/2020 11:13

Une semaine de plus enfermés, mais l'horizon de la libération se rapproche. Il ne reste plus que deux samedis à patienter avant le 11 mai. En attendant, tout nous est interdit ou presque... Ah si, une chose reste permise. On a encore le droit d'écrire des poèmes. En voici un, pour passer le temps.

 

Ode au COVID

 

L’implacable ennemi a surgi de l’Orient

Où il a fauché tant de milliers d’innocents.

Et les Occidentaux regardaient ces ravages

De loin, méprisant ces orientaux si peu sages.

Ils se voyaient tels à des surhommes invincibles,

Supérieurs, et sûrs que le virus invisible

Resterait parqué dans ces contrées éloignées,

Ainsi que MERS et SRAS, ses cousins du passé.

 

Mais que c’était naïf ! Car bien sûr le virus

Minuscule et sournois, plus petit qu’une puce,

N’a pas besoin de présenter un passeport

Pour prendre l’avion, pour quitter l’aéroport.

La pandémie enfla, montrant aux gouvernants

Qu’ils s’étaient fourvoyés, dépassés de long temps.

Leur béat optimisme et leur imprévoyance

Ont laissé l’épidémie prendre trop d’avance.

 

Alors, face au morbide compte des décès,

que soir après soir on annonce à la télé,

Ils voulurent agir. Bonne idée mais comment ?

Car il manquait de tests en nombre suffisant ;

Plus de stocks de masques, dilapidés bien avant,

Ce qui laisse nus, sans protection, les soignants,

Forcés de combattre l’ennemi sans armure,

D’affronter du contagieux virus les morsures.

 

Alors, suivant pour finir l’exemple chinois

Dont ils s’étaient pourtant gaussés il y a deux mois,

De Berlin à Dublin, de Madrid à Paris,

De Londres jusqu’à Rio, de New York à Delhi,

Ils prononcèrent tous le mot confinement,

Contre cette infection leur seul médicament.

Depuis ce jour, l’épidémie semble stagner,

puis reculer, si lentement, comme à regret.

 

Et pendant ce temps, que devient Echappées Belles,

Privée de ses sorties malgré un beau soleil ?

Nous nous languissons de retrouver la forêt,

Chavenay, Villepreux, le plateau des Alluets,

Andelu, Montainville où repose Bourvil,

La côte du Centaure ou celle d’Herbeville.

Mais nous repartirons bientôt pour sillonner

Encor’ nos routes sinueuses et vallonnées.